En cinq ans, Fringe aura joué avec nos sentiments plus que de raison. Ceux qui ont eu le courage de rester après une première saison qui se contentait de copier les épisodes stand-alone de X-Files ont eu la bonne surprise de voir la série évoluer. Fringe est devenue autre chose, un rejeton SF qui a dépassé les ambitions de ses parents producteurs et dont les personnages ont pris leur envol sans demander leur reste. Puis entre (très) hauts et (très) bas, le show de la Fox a malmené ses fans qui sont pourtant restés fidèles jusqu’au bout.
Avec la saison 5, l’objectif était double pour les scénaristes : réinventer la série en transposant l’histoire dans le futur, et offrir une conclusion digne de ce nom à Fringe. Quelques bonnes idées ont transpiré de ces treize derniers épisodes, comme la mythologie des Observers, la fille d’Olivia et Peter ou encore l’histoire de September. Rien qui ne puisse pour autant compenser l’absence de l’élément moteur de la série : les mondes parallèles.
Un choix qui va à l’encontre même de la nature de Fringe et affaiblit terriblement la narration. Et le retour de l’autre univers est tellement mal amené et si rapide que le clin d’oeil du double épisode final, diffusé ce vendredi aux États-Unis, ne saurait aucunement être satisfaisant.
"It's about changing fate"
C’est également sans compter sur les facilités auxquelles les créateurs de Fringe ont cédé. Les fugitifs se déplacent pratiquement sans aucun problème dans une ville (un pays !) où ils sont activement recherchés ; Peter, Olivia, Astrid et Walter peuvent aller et venir comme bon leur semble dans le laboratoire, sans jamais être inquiétés ; les cassettes de Walter entretiennent artificiellement une intrigue qui aurait mérité d’être condensée en 6 ou 7 épisodes...
En temps normal, de quoi vous faire arrêter une série sans y réfléchir à deux fois. Mais c’est de Fringe dont on parle et on lui a déjà pardonné bien pire par le passé. C’est donc la boule au ventre qu’on laisse la série s’en aller sur un final plutôt réussi, où la scène des adieux entre Peter et Walter est certainement la plus émouvante. Les trois dernières minutes étaient attendues mais restent efficaces pour terminer l'histoire sans trop en faire, permettant également à Walter de boucler la boucle.
On se souviendra de Fringe comme d’une série boiteuse mais diablement sympathique, dont la mythologie a été sous-utilisée et qui a réussi à survivre durant cinq ans par opération du Saint-Esprit. Et malgré tout, c'était vraiment chouette.
[ Reviewer ]
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